• Métaphores...

    Métaphores toujours

    .

    Ils cherchent la raison pour laquelle

    j’abuse dans mes poèmes de ce qu’on appelle

    en poésie des « images »

    en nos temps où même la peinture ne peut

    lutter contre l’avalanche des vidéos

    films et photos numériques

    en quoi pour ma part je trouve que les images

    sont plutôt rares quoique en ressente

    le narcissisme populaire qui se passionne

    pour l’auto-représentation des aléas

    mythifiés de son existence

    et ne se lasse pas des complications

    standardisées du « triangle amoureux »

    ou des difficultés de la misère sociale

    (Les feux de l’amour, plus belle la vie, etc...)

    Non ! Mes images à moi sont d’autre nature

    Elles ne représentent pas – mais présentent

    Elles veulent proposer une « mise en conscience »

    de ce qui se dissimule du réel dans ce qu’on a

    tous les jours l’habitude de regarder sans le voir :

    c’est-à-dire sans en voir l’invisible sous nos yeux

    Et pour cela elles s’escriment aux rapprochements

    hétérogènes qui tentent de séduire l’imagination

    et de l’amner à unir les Différents en un acte d’amour

    puisqu’il est toujours besoin de Deux

    pour avoir une chance de donner naissance au Trois

    du Miracle...

    .

     

     

    .

    Urbi et orbi – et encore au-delà !
    .
    D’un temps d’enfance close
    j’ai gardé le goût d’envoyer où je ne peux
    aller le lasso du rêve
    Qu’il attrape les tours enneigées du Paine
    ou de Trango et les ramène jusqu’à moi avec l’image
    de Patrick en pleine escalade
    ou jouant de la kena si bien que les échos
    des cathédrales de granite l’imitaient
    Le lasso du rêve
    Qu’il me ramène du passé pastellisé
    par la patine des jadis le grand tilleul de la cour
    sous lequel protégée du soleil de l’après-midi
    ma grand’mère lisait Troyat ou Pagnol
    pendant que je taillais un bambou à la racine
    pour en faire un shakuhachi
    Ou encore enlaçant le mât du Ponant
    avec lequel nous faisions des excentricités
    vent debout dans la baie de Cannes
    Bref – le monde ineffable à ma disposition
    jusqu’à l’Heure de tel ultime
    et définitif remède à la maladie
    de vivre !

     

     

    .

    Elféerie

    .

    En rond les elfes nus

    dansent au clair de lune

    .

    Ni sang ni couteau pourtant

    parfois vient la Fin

    .

    En rond les elfes nus

    dansent au clair de lune

    .

    Ô froides courbes graciles

    de silhouettes pures et si belles

    .

    En rond les elfes nus

    dansent au clair de lune

    .

    Tambourins violons syrinx

    La musique n’est pas d’ici

    .

    En rond les elfes nus

    dansent au clair de lune

    .

    Ecoute enfant écoute

    du fond de ton petit lit

    .

    En rond les elfes nus

    dansent au clair de lune

    .

    Ne va pas danser avec eux

    Tu ne reviendrais jamais

    .

    En rond les elfes nus

    dansent au clair de lune

    .

     

     

     

    Bulles d'écume

     

    Où est-il donc passé le bienheureux

    sommeil de l'enfance

    Ces quelques heures de paradis

    qui compensaient la désertion de la lumière

    Cet engourdissement voluptueux du corps

    qui laissait à l'esprit

    la liberté de jongler gaiement avec l'impossible

    en s'offrant l'illusion que c'était réalité

    Une réalité plastique déformable

    soumise à d'autres lois que celles de la vie du jour

    Une profusion de mondes parallèles

    où la beauté la plus inconcevable

    côtoyait aisément l'atrocité la plus inoffensive

    Une profusion d'univers en lesquels

    à toute situation inextricable

    un simple effort de réveil pouvait mettre fin

    si nécessaire agrémenté de murmures consolants

    et de maternels gestes de tendresse

    que surveillait la lune par les interstices des persiennes

    avec la même bienveillance

    qu'à l’égard du petit crabe sorti vadrouiller

    dans les sables en bord de mer

    après que la baratte salée du ressac l'aura surpris

    roulé puis secoué comme un vulgaire galet

    jusqu’à ce qu’au-milieu de bulles d'écume

    en train – plic... plic, plic... - de s’éteindre

    il soit relâché encore étourdi de vertige

    à l'instar du poète qu’un sommeil houleux réveille

    à tout moment parmi des bribes de poèmes

    sur le point de s'évaporer...


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